11/11/2025 reseauinternational.net  4min #295938

Time : un avertissement pour l'humanité

par Alexandre Lemoine

Le magazine Time a compilé des recherches du Science and Global Security Lab de Princeton, de la Nuclear Threat Initiative et de la Federation of American Scientists, et a modélisé un conflit nucléaire hypothétique entre la Russie et les États-Unis. Dans ce scénario, il n'y a pas de héros, pas de vainqueurs, seulement un monde réduit en cendres en quelques heures.

Derrière cette simulation ne se cache pas un spectacle apocalyptique, mais une tentative de comprendre à quel point le système actuel de dissuasion est fragile, et ce qui se passerait réellement si le «bouton rouge» était actionné.

De tels scénarios 1 ne sont pas publiés pour effrayer, mais pour calculer. Les scientifiques et les analystes militaires utilisent des simulations pour évaluer la résilience des infrastructures, la rapidité des frappes de représailles, l'effet d'un hiver nucléaire et les chaînes de destruction globales.

Les conclusions sont plus terrifiantes que les films: le temps de réaction est inférieur à 30 minutes, alors que les conséquences dureront des siècles.

Lorsqu'une partie au conflit lancera des missiles nucléaires, l'autre partie effectuera une frappe de représailles avant même qu'ils n'atteignent leurs cibles.

Selon le scénario, les deux parties détectent le lancement et agissent selon le principe «use it or lose it», c'est-à-dire utilise-les avant que tes lanceurs ne soient détruits.

Les 5 premières minutes: des missiles intercontinentaux sont lancés depuis des silos et des sous-marins. Leurs cibles sont les centres de commandement, les communications satellitaire set les systèmes de guidage.

Un sous-marin américain lancera des missiles balistiques depuis la Norvège, qui atteindront la Russie en environ 10 minutes. Les missiles russes situés au nord du Canada frapperont les États-Unis quelques minutes plus tard.

Les impulsions électromagnétiques à haute fréquence grilleront l'électronique et les réseaux électriques. Les frappes suivantes viseront les centres de commandement et de contrôle, ainsi que les silos de missiles souterrains.

20 à 30 minutes après les premiers lancements, des frappes viseront les mégapoles. Les missiles balistiques intercontinentaux basés au sol mettent une demi-heure à arriver. Moscou, Washington, New York, Londres, Paris et Varsovie deviennent des épicentres d'explosions. Les impacts entraîneront la formation de boules de feu aussi chaudes que la surface du soleil. Un nuage radioactif en forme de champignon suivra.

Des millions meurent sur le coup, encore plus succomberont aux radiations et aux brûlures. Les explosions calcinent les personnes à proximité et de vastes territoires sont engloutis par les flammes. L'expansion des boules de feu provoquera des ondes de choc qui détruiront les bâtiments.

Une à deux heures plus tard, le conflit dépasse le cadre bilatéral. La Grande-Bretagne et la France répliquent, la Chine active ses systèmes de défense, les installations nucléaires en mer deviennent de nouvelles cibles.

La Grande-Bretagne et la France possèdent des arsenaux nucléaires, et selon l'article 5 du traité de l'Otan, elles seraient obligées de défendre les États-Unis. C'est pourquoi la Russie frapperait également ces pays. Des tempêtes de feu engloutiront de nombreuses villes. Le monde s'effondre littéralement.

Selon les estimations de Princeton, la fumée des incendies s'élèverait dans la stratosphère, réduisant le rayonnement solaire de 60 à 70%. La température moyenne de la Terre chuterait de 1,5 à 3°C, les récoltes seraient détruites. Plus de 5 milliards de personnes pourraient mourir de faim. Cela inclurait environ 99% de la population des États-Unis, de l'Europe, de la Russie et de la Chine.

P.S. On ne sait pas exactement combien de personnes survivraient à une guerre nucléaire. Il est évident qu'il s'agit du pire scénario pour tous les êtres vivants sur la planète. Les armes nucléaires ont depuis longtemps cessé d'être un facteur de dissuasion. Si l'on regarde sous un autre angle, la guerre nucléaire n'est que le point culminant de toute l'horreur dans laquelle l'humanité se détruit déjà elle-même avec un plaisir obsessionnel, en ayant recours au génocide, aux guerres et à la création de virus.

Le scénario de Time n'est pas une fantaisie sur la guerre, mais un symbole de la défaillance systémique de la civilisation. Le monde vit à une époque où le bouton de lancement peut être actionné en 10 secondes, alors que les conséquences dureront mille ans.

La conclusion principale: le monde ne tient pas sur des missiles, mais sur l'entente et la capacité de s'arrêter à temps.

source :  Observateur Continental

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